PAR LAURA PLEIGNET (LECTRICE FOUESNANTAISE)
Comment écrire sur le mouvement ? Sur une création en mouvement ? Un texte fini sur un travail délibérément et à jamais « non fini » ? Comment exprimer, dans le même élan, sensations, idées, gestes ? Celles, ceux, du chorégraphe, des danseurs, des spectateurs ?
Joël Kérouanton sort par le haut de cette quadrature aux cercles multiples : en narrateur multiple. Depuis son canapé rouge magenta en bord de scène, il regarde le spectacle en train de s’inventer, il le fouille, il écrit sur la danse. Il écrit sur lui. A la fois dedans et dehors ; créateur, acteur, observateur.
Bien-fondé de son projet, style d’écriture, fil narratif… : il doute, cherche, choisit. Comme le chorégraphe, comme les danseurs, qui doutent, cherchent, choisissent. A côté d’eux. Avec eux quand il traverse le plateau, leur parle, les écoute. C’est lui qu’on suit dans l’aventure des autres.
Il parle depuis une place enviable et intimidante ; rare ; celle d’un créateur créant sur une création. Une place qui l’a inspiré.