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LA CRITIQUE
C’est une histoire d’hommes. De transmission père-fils.
Une histoire d’un fils qui écrit l’histoire de son père.
Une histoire racontée par le père, de nombreuses années après des .
Une histoire d’un père (a priori) non violent qui choisit la lutte armée par défaut, par contexte et par suivisme.
Une histoire d’un père (du côté de la mort), d’une mère (du côté de la vie) et du fils qui entre dans leur histoire passée (du temps où le père .
L’histoire n’a ni endroit ni époque. Tout juste peut-on entendre « battre le cœur d’une ville ». L’auteur nous dit, en creux, d’en saisir le sens comme il nous plaira : « Les gens tapaient sur ce qu’ils trouvaient, des casseroles, des poêles, les rebords des fenêtres. La transe durait de longues minutes. Et dans ces moments-là, on sentait que tout était possible, que la ville nous appartenait, que rien ne pourrait nous en chasser. Les militaires, ça les rendait fous. Quelquefois, depuis leur caserne, ils tiraient en direction des immeubles. » On pourrait ancrer ce récit dans le conflit espagnol (1936), chilien (1973), kurde (1984), serbe (1992), syrien (2014). Ou l’occupation nazie en France (1940). Un opus à classer dans l’histoire de la violence, avec la singularité d’être l’histoire d’un racontée par le biais de la relation père-fils.
Olivier Martinelli réfléchit sur l’écriture de témoignage. Il choisit un père comme témoin. Un père qui hésite, bafouille, rumine des secrets de guerre. C’est à lui que le fils va s’adresser pour recueillir cette parole trouée, dans l’idée d’écrire un livre (« le travail de l’écrivain est de remplir les blancs »). Avec la mère, il n’y a pas de blancs, le fils est dérouté par « les souvenirs précis, qui grouillaient de noms, de couleurs, d’odeurs », au point d’oblitérer son récit dans le propos d’ensemble.
Dans la presse, l’auteur qualifie ses ouvrages d’« autofiction » [ref]ActuaLitté, « Les Lauréats des prix littéraires du 9e Salon Livres & Musiques de Deauville », www.actualitte.com/communiques/manifestation/les-laureats-des-prix-litteraires-du-9e-salon-livres-musiques-de-deauville/561, consulté le 28 juillet 2016.[/ref] ; il confesse la quotidienneté voire la proximité de son inspiration. Généralement, dans ses écrits, beaucoup de références sont réelles. D’autres sont bien sûr fictives [ref]Zelda Hadener, Des mots des images, interview d’Olivier Martinelli, 12 décembre 2013, https://zeldahadener.wordpress.com/2013/12/12/interview-dolivier-martinelli, consulté le 28 juillet 2016.[/ref] et n’échappent pas au « pacte du leurre » inhérent à l’autofiction. Moyennant quoi le père et la mère du livre qui nous occupe ne sont peut-être pas le père et la mère de l’auteur. Ni le fils, leur porte-voix… L’occasion d’identifier le narrateur à l’auteur était pourtant trop tentante. D’autant que ce dernier brouille les pistes avec un narrateur-fils, un narrateur-père et un narrateur tout court. Si dézingage de l’auteur il y a, ce dernier pourra toujours rétorquer que le lecteur se trompe de cible.
Là où ça se corse, c’est quand le lecteur plonge dans la biographie de l’auteur. Lit-on de la même manière ce livre quand on connaît (ou pas) l’origine pied-noir d’Olivier Martinelli et son implication dans la revue révisionniste L’Algérianiste [ref]L’Algérianiste, créé en 1975, est l’organe d’expression du cercle algérianiste. Un des objectifs est de « protester contre l’histoire officielle de la présence française en Algérie telle que la présentent ceux-là mêmes qui nous ont acculés à l’exil. » (www.cerclealgerianiste.fr/index.php/le-cercle-algerianiste, consulté le 12 mai 2016).[/ref] ? Les réactions des lecteurs/trices ne tarderont pas.
— Moi ça m’évoque Louis-Ferdinand Céline.
— Il ne lui arrive pas à la cheville.
— Je ne parle pas de son écriture, je parle de son côté « écrivain aux mains sales », son positionnement trouble.
— Mon père il n’a jamais pu lire Céline à cause de ce trouble, justement.
— Et ma mère n’a pas été voir Des femmes de Wajdi Mouawad, en raison de la présence sur scène de Bertrand Cantat, le chanteur de Noir Désir qui a assassiné Marie Trintignant.
— Et mon pote, depuis le salut nazi du chanteur de Down, dans un club de Californie, il n’écoute plus ce groupe de heavy metal. Il ne peut plus l’écouter, il adore mais il ne peut plus.
— Et Nougaro ?
— Quoi, qu’est-ce qu’il a Nougaro ?
— Ben le jour où j’ai découvert qu’il était macho, je me suis dit merde, j’aime la poésie d’un macho. Est-ce que je continue à l’aimer de la même façon ou j’arrête de l’écouter ?
— Moi pareil, j’adore Cat Stevens et depuis que j’ai su qu’il avait battu sa femme, y a toujours mon cerveau droit qui me dit : « Ce mec est un con. »
L’idée d’un auteur révisionniste change la donne. Les rebelles évoqués dans l’ouvrage ne sont peut-être pas les « justes » escomptés. Des hypothèses sont lancées pour les identifier : les Algériens qui se soulèvent contre le joug du colon français ? Les colons français qui se soulèvent contre les Algériens, nouveaux détenteurs d’un pouvoir perdu ? Les lecteurs/trices ne laisseront pas leur liberté interprétative au vestiaire, certains d’entre eux/elles iront jusqu’à situer l’action à Alger, en 1962, à la fin de la guerre d’Algérie (racontée côté pied-noir). D’aucuns pensaient ce livre universel, l’histoire d’un pays et de ses colonies ? L’histoire du monde ? Pas du tout. Ce serait plus précis que cela. Très précis, même. Les accords d’Évian sont signés, mais des pieds-noirs essaient de résister, sorte de baroud d’honneur : ils rejettent la nation algérienne et refusent son émancipation vis-à-vis de la France.
La jeune génération de lecteurs/trices, moins impliquée émotionnellement dans la guerre d’Algérie, fait remarquer qu’aller aussi loin dans l’interprétation, c’est un peu fort de café. Contextualiser le livre peut s’entendre, mais la grande précision de l’interprétation dérange tandis qu’aucun indice factuel ne se présente directement à leur première lecture. À l’instant où une fracture s’opère entre les « pour » et les « contre » la contextualisation algérienne, la plus jeune trouve l’introuvable : L’Ombre des années sereines, ce titre magnifique – trop beau pour un tel livre diront certain(e)s – est l’acronyme de l’OAS, l’Organisation Armée Secrète créée pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle. Nous nous accordons à louer la poésie elliptique de l’auteur, non sans peine. L’ambiance pince-sans-rire sauve les meubles :
— Je suis choquée par cette révélation sur le titre !
— Voulez-vous qu’on suspende la séance ?
— Oui, j’ai besoin de dix minutes.
— …
— …
— …
— Ça m’apprendra à bien lire les titres.
— Surtout qu’il est beau, ce titre.
— Un beau titre avec l’ombre derrière.
— …
Nous débattrons longuement de ce beau petit livre , du malaise qu’il génère, de la réversibilité du propos, de ce contexte historique flou, de ces rebelles résistants (et vice-versa), de notre propre rapport à la lutte armée. Et de ce qui se trame en fond : l’idée d’une violence légitime, qui pose l’inévitable et belle question (qu’un/e lecteur/trice ne manquera pas d’énoncer) :
— C’est qui qu’est bien et c’est qui qu’est pas bien dans cette affaire ? Parce que cette histoire de rebelles et de résistants, on ne sait pas tout de suite qui est qui.
— Quand on réalise que le narrateur est du côté de l’OAS, ça met mal à l’aise parce qu’on aurait pu être en accord avec l’action. Et du coup, je me suis dit : serais-je pour la lutte armée pour certaines causes et pas pour d’autres ? Tout ça n’est pas sans poser de problème.
— Si je suis dans un groupe d’extrême gauche ou que je suis dans un groupe d’extrême droite, et que je fais un attentat dans le métro, peu importe à quel groupe j’appartiens, les gens qui sont dans le métro de toute façon ils ont été dézingués de la même manière, comment est-ce qu’on peut justifier cela ? « Né en 17 à Leidenstadt » (J.-J. Goldman) le dit bien : « Et qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps / D’avoir à choisir un camp. »
— Pas d’accord ! Quid des actes de violence justes, impératifs, comme l’assassinat de Heydrich à Prague (un des seuls criminels de guerre nazis tués par la Résistance) malgré les représailles atroces prévisibles sur la population innocente ? C’est la raison pour laquelle j’estime que ce livre n’est pas « propre » : il tente de faire croire que le terroriste OAS était un résistant juste. L’action de l’OAS (politique de la terre brûlée) a fermé définitivement la porte à une résolution pacifique du conflit, et sapé les espoirs des pieds-noirs et des harkis de demeurer sains et saufs sur leur terre maternelle.
— C’est clair.
Ce bel objet a le chic de multiplier les interprétations à l’infini. Sa puissance réside dans son message fondamentalement ambigu, son aspect « ouvert ». La force de l’auteur est ne pas orienter le lecteur sur la façon de se dépatouiller avec cette histoire. Nulle trace de contextualisation dans le texte ? Pas de souci, le lecteur complétera, ce serait même son rôle premier, de remplir les blancs. Par exemple, que faire avec la phrase : « Et l’ombre des années sereines s’est étendue comme une main noire, une malédiction » ?
— Les années sereines deviennent une menace parce qu’elles n’étaient sereines que pour la population colonisante ; pour les colonisés c’est l’absence de droit. Et le père a conscience que les colonisateurs dont il fait partie vont maintenant payer pour leur vie passée de privilégié. Je crois que l’auteur légitime la violence de l’OAS, ou tout du moins l’excuse […].
— Oui c’est vrai, c’est vrai. Sans compter cette expression « la main noire », qui se réfère à un groupuscule d’extrême droite serbe.
— Eh oh ! La Main noire, c’était aussi un groupe de résistants pendant la guerre de 39-45…
— Et le nom d’un groupe de rock alternatif français, La Mano Negra !
— Qui fait référence à un groupe anarchiste espagnol de la fin du XIXe siècle…
C’est à ce moment-là qu’un/e lecteur/trice propose de relire la phrase « Et l’ombre des années sereines s’est étendue comme une main noire, une malédiction », en y injectant l’acronyme du jour : « Et l’OAS s’est étendu comme une main noire, une malédiction. »
— La malédiction c’est l’engrenage de la violence, les colonisateurs poussés à prendre les armes par réflexe défensif, par sentiment de trahison aussi, en souvenir du « Je vous ai compris » de Charles de Gaulle avant les accords d’Évian.
— La malédiction, n’est-ce pas tout simplement une façon de penser le rapport père-fils ? Tant que le fils ne connaît pas l’agir du père, il peut encore stationner dans l’enfance. Mais au fur et à mesure que les mots du père sortent, on imagine les affres du fils qui fond sa petite musique avec celle d’un criminel, fût-il celui qui l’a engendré.
— Cette idée d’être flou, de ne pas dire qui, où, ni pourquoi, ça nous met vraiment vraiment mal à l’aise, on se rend bien compte qu’on est peut-être capable de faire des choses sous des espèces d’étiquettes qui nous rassurent sur nos comportements, est-ce que c’est légitime ou est-ce que ça ne l’est pas ?
— C’est quand même un livre gênant, je trouve.
— C’est clair.
Gênant (ou puissant ?) par son ambiguïté, gênant (ou puissant ?) par ses métaphores : le « tacatac » de la Thompson (mitraillette) associé au « tacatac » de la Dowood (machine à écrire), ou le « monticule » pour dépeindre le ventre de la femme enceinte.
Gênant (ou puissant ?) par ses adjectifs possessifs, qui en disent long sur l’histoire de la colonisation : « Et partout dans “nos” rues les traces de la guerre. » C’est la ville du père. La sienne. Qui n’appartient qu’à lui. À lui rien qu’à lui. Tel le jouet d’un enfant de trois ans. C’est mon jouet alors tu peux regarder mais pas touche, sinon je tape. C’est ma ville, elle ne m’appartient pas historiquement mais pas touche, sinon je tue. Et pourtant : nous avons tous un rapport personnel à notre environnement, parce que nous redessinons l’histoire de la ville à l’échelle de ce que nous y avons vécu.
Gênant (ou puissant ?) par les questions éthiques qu’il soulève, notamment le passage à l’acte . L’étincelle qui allume le feu, l’instant où ça bascule, la charge mentale : a-t-il l’étoffe d’un héros, d’un barbare, d’un lâche ? À lire cet ouvrage, il semble impossible de comprendre le si l’on n’est pas soi-même dedans, immergé dans un contexte impensable, à faire l’expérience d’émotions contradictoires. Comme si faire le bien ou faire le mal ne dépendait absolument pas de nos propres convictions, ou de notre propre caractère, mais du hasard qui nous a placé dans telles ou telles circonstances. Et les circonstances, dans ce récit, ne semblent pas privilégier l’éthique individuelle. Le devenir bourreau ou résistant des protagonistes se lie à la pression du groupe. Ici, les et les pensées du père sont dictés par la norme du collectif : « Des hommes en armes se sont échappés au moment où il [le véhicule] prenait feu. J’ai ressenti une étrange jubilation en apercevant tous ces pantins qui s’agitaient plus bas, le dos grignoté par les flammes. Et pourtant, dans le même temps, j’ai éprouvé une sorte de haut-le-cœur devant ce spectacle. Mais je n’avais plus le choix. »
Gênant (ou puissant ?) par son orthographe : « remord » sans « s » ne passe pas. De surcroît quand c’est visible en pleine page et quand c’est le mot-clé du récit. Remerciements à l’auteur et aux Éditions Zinc pour cet impair, qui nous a permis de (re)faire connaissance avec le verbe « remordre », perdu dans les oubliettes de la langue, pourtant très joli et tellement juste pour qualifier ce que le fils cherche : « faire souffrir [son père] par un vif reproche de conscience ». Alors voilà : il y a des enfants qui poussent leurs parents à devenir responsables. Ici c’est le fils, devenu écrivain, qui pousse le père à aller au bout de son récit, à livrer ses faits de guerre pour écrire un livre. De quel droit le fils force-t-il le père à se livrer ? Aucun, a priori. Mais rien n’empêche d’émettre une hypothèse : le fils estime que les remords du père ne sont pas à la hauteur des faits. Et compte sur ses révélations pour rétablir l’équilibre de leur relation, un peu comme le père quand il parle de son propre père – « car c’était ça le problème avec mon père. On disparaissait sous son ombre. »
— Quand même, le père semble marqué par cette histoire de terrorisme. Comme s’il avait perdu son âme.
— Belle formule mais on ne sent pas de questionnement intérieur chez lui. Il est « dans son bon droit ». Y a pas d’émotion.
— C’est clair.
— …
— …
— …
Pour la ZEC,
écrit par Joël Kérouanton,
à partir des débats avec les lecteurs-ambassadeurs.
Droit de réponse
La ZEC propose un « droit à la parole » aux lecteurs, elle propose aussi un « droit de réponse » à l’auteur à l’occasion d’une rencontre avec la « Maison des écrivains turbulents », un atelier de création littéraire de la compagnie ESAT/SAS Turbulences ! La rencontre avec Olivier Martinelli a eu lieu le 14 novembre 2016 (photos). Commandé par la librairie l’Embarcadère, le « droit de réponse » est restitué sous la forme d’une création sonore : ÉCOUTER
Discussion sur le livre (23 avril 2016)
Lecture à voix haute d’un extrait de « L’ombre des années sereines » (2 min 20 sec)
Communautés de lecteurs : Association Des voix au chapitre | Lycée expérimental de Saint-Nazaire | Des lecteurs de la presqu’île guérandaise | Comité de présélection ZEC.
Lecteurs : 20 (la plupart sont des lectrices).
Lecteurs-ambassadeurs pendant la rencontre : 12 (la plupart sont des ambassadrices).
Âge des lecteurs-ambassadeurs : 17 à 77 ans.
Temps de lecture préalable de L’Ombre des années sereines : 30 minutes, d’un coup | Une heure, en quatre temps, sur une semaine | 45 minutes, une seule fois | 30 minutes, d’une traite | En pas beaucoup de temps | Moins de 30 minutes | 2 h 30, trois fois d’affilée…
Nombre de pages lues (sur un total de 35) : L’ensemble des lecteurs/trices a lu les 35 pages. Un ne s’est pas positionné : « Impossible de savoir car le livre n’est pas paginé. »
Statistiques sentimentales : Pas fans : 4 | Moyennement fans : 6 | Fan : 1 | Nota Bene : un lecteur ne se prononce pas.
Temps collégiaux : Trois heures, interrompues par une pause cigarette-café-thé-gâteaux secs-musique (Buena Vista Social Club) | Assise : chaise basse, chaise haute, canapé | Mobilier : mange-debout, table basse, comptoir | Cigarettes (oui on sait, c’est pas bien) : Philip Morris marron, Amsterdamer roulé, Marlboro.
Événements récents dans la vie des lecteurs/trices (à 10 h 30, le 23 avril 2016) : Prépare un voyage en Grèce | A sa mère qui est rentrée à Saint-Nazaire après sept mois d’absence | A planté deux fraisiers (et ça va, ça se présente bien, parce que n’y croyait pas) | A cassé la vitre de sa voiture | Pense au prochain mariage de sa fille (joie), aux obsèques de sa voisine (colère) | Vient de lire Une histoire d’amour et de ténèbres, d’Amos Oz | Depuis peu, sa fille de 5 ans lui demande d’écouter de la musique classique au petit déjeuner | A fêté les vingt-cinq ans du bâtiment du Lycée expérimental de Saint-Nazaire | Est restée bloquée dans la salle de bains, avec la poignée de la porte dans les mains | A failli partir en Iran | A annoncé à ses parents qu’il ne passe pas le bac (son père s’est énervé, il a passé le téléphone à sa mère, et avec sa mère il a pu en discuter).
Expressions revenant souvent en bouche : Et du coup | C’est perdu d’avance | Ça c’est trop fort | Oui c’est vrai, c’est vrai | Là on ne sait pas trop | Vachement | Exactement, oui | Hum… Hum | C’est pas grave | Voilà, c’est ça | Ça pose problème | C’est clair.
Livres lus en parallèle de L’Ombre des années sereines : Envoyée spéciale, Jean Echenoz | Mémoire de fille, Annie Ernaux | Nouvelles orientales, Marguerite Yourcenar | Debout les morts, Fred Vargas | L’Influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale, Ruwen Ogien | Jacob, Jacob, Valérie Zenatti | Tous les livres et interviews de Patricia Cornwell | Trop intelligent pour être heureux ?, Jeanne Siaud-Facchin | Qui a tué l’ayatollah Kanuni ?, Naïri Nahapétian (s’est ennuyé) | Aucun livre lu en parallèle | Titus n’aimait pas Bérénice, Nathalie Azoulai | Toute ressemblance avec le père, Franck Courtès | L’Agneau, Christopher Moore.
Météo à L’Embarcadère le 23 avril 2016 : 150 lecteurs de passage, avec un petit quart d’heure « sexe » sur la fin, à 18 h 55, vente d’Osez le sexe tantrique et de Fraise et chocolat, l’intégrale. Plus sérieusement, c’était la journée de la Fête de la librairie indépendante, alors L’Embarcadère a offert des roses à ses clients et a reçu Yan Gauchard pour Le Cas Annunziato, aux Éditions de Minuit.
Malle bibliographique
EMPRUNTS
RESSOURCES
Roman
Mauvignier, Laurent, Des hommes, Minuit, 2009.
Témoignage
Feraoun, Mouloud, Journal 1955-1962, Seuil, 1982.
Bande dessinée & album
Ferrandez, Jacques, Carnets d’Orient : Voyage en Syrie, Casterman, 2012.
Film
Faucon, Philippe, La Trahison, 2006.
Melville, Jean-Pierre, L’Armée des ombres, 1969.
Pédagogie
Dossiers d’accompagnement pédagogique des films La Trahison, L’ennemi intime, L’Armée des ombres, http://Zerodeconduite.net, Consulté le 2 juin 2016.
Musique
Lounès, Matoub, « Kenza », www.youtube.com/watch?v=PHQy1BL_4sY, 1992.
Spectacles
Genon, Arnaud, « Les Coulisses de l’autofiction », www.fabula.org/revue/document3146.php, consulté le 28 juillet 2016.
Pré-Sélection
« Ai-je assez lu pour parler des livres ? ». Le rapport à la lecture est souvent complexé chez nombre de lecteurs : le comité de pré-selection de la ZEC, composé de professionnels du livre et de la culture, s’est donné une mission de déculpabilisation en assumant (et en s’amusant de) sa culture trouée et incomplète. La sélection est le fruit d’échanges autour des lectures rêvées : des livres que les professionnels auraient pu lire, des livres dont ils ont entendu parler, des livres qui composent leur bibliothèque mentale.
Huit titres sont sélectionnés dans un genre particulier du champ littéraire, révélé le jour J. Un seul de ces titres est choisi ultérieurement, par votation et par l’ensemble des communautés de lecteurs. Pré-sélection pour l’année 2016 :
Sélection
Titre : L’Ombre des années sereines, Zink Éditions, 35 pages, 2015.
Auteur : Olivier Martinelli
Genre : Supposé polar
Catégorie : Papier PEFC – bel objet
ZEC ou Zone d’Embarquement Critique
Une communauté interprétative autour d’un livre. Initié en 2014 par la librairie coopérative L’Embarcadère (Saint-Nazaire) et l’auteur Joël Kérouanton, la Zone d’embarquement critique se déroule sur un cycle d’une année, à raison d’une rencontre mensuelle, pendant laquelle est mis en question un genre littéraire[ref]Nous privilégions les genres qui sortent un peu du cadre classique de la critique littéraire[/ref] : polar, album Jeunesse, roman Jeunesse, poésie, science-fictIon, théâtre, littérature française, littérature étrangère, mangas, essais, bandes-dessinées, roman de gare. Après sélection, des communautés de lecteurs rendent compte de la lecture sous une forme choisie, en tentant de répondre à la question « comment parler d’un livre ? ». La médiation assurée lors de chaque rendez-vous permet l’émergence de matière littéraire réemployée par l’écrivain Joël Kérouanton, qui en structure une critique, publiée sous la forme d’un article numérique et papier. En savoir plus
Crédits
ZEC 2016
- Maître de cérémonie (mc) : Joël Kérouanton, Michèle Porché
- Lecture-correction : Bernard Bretonnière, Mathilde Helleu,
- Correspondances éditeurs et auteurs : Agathe Mallaisé
- Retour pendant la ZEC : Esther Laurent-Baroux
- Lieux des rencontres : Librairie l’Embarcadère, Lycée expérimental de Saint-Nazaire
- Droit de réponse (à venir) : ESAT/SAS Chapiteaux-Turbulences, atelier Maison des écrivains turbulents & atelier de communication
La Zone d’embarquement Critique bénéficie du soutien financier de la Région des Pays-de-la-Loire, du soutien moral de Mobilis et Livre et Lecture en Bretagne. Elle s’associe à des « communautés de lecteurs », structures co-productrices du projet (contribution aux critiques littéraires, à l’évolution du projet et à son co-financement).
Mise en ligne le 10 mai 2016 et dernière modification le 14 octobre 2017.
O = 15
A = 1
S = 19
or, 15 + 1 + 19 = 35 et 3 + 5 = 8
et 62, année de la fin de la guerre d’Algérie : 6 + 2 = 8 !
Et puis 1 + 5 + 1 + 1 + 9 = 17
Pas le 19 du 19 mars 62, comme on pourrait s’y attendre, mais 17 comme le 17 juin 2003, jour où la cour de cassation a rejeté la qualification de crimes contre l’humanité. Un signe flagrant de parti pris de l’auteur !
N’est-ce pas évident ? »