Certains écrivains se disent paradoxalement incapables de lire et vont jusqu’à proclamer leur nausée de la littérature. Cela me semblait excessif et je me demandais comment ils s’y seraient pris, eux, devant la page blanche, confrontés au défi d’écrire la danse. Pour ma part, je restais muet. Non que je n’eusse rien à dire, mais j’étais incapable de le faire avec mes propres mots. À toujours employer les mêmes termes alors que chaque représentation renouvelait mon regard, j’avais le sentiment de tourner en rond. Faute de disposer d’assez de mots pour dire la danse, je pris l’habitude d’en emprunter aux autres.
Myth(e)