Il fut un temps où je m’ennuyais :
il y manquait quelque chose.
Le sel des mots, peut-être.
Cahin-caha j’ai pris goût à lire.
Jusqu’à plus soif.
J’habitais sous les mots des autres,
Des châteaux qui ne sont pas miens,
témoignages de gloires passés.
Ça devenait un peu irrespirable,
tant j’idéalisais les mots que je n’avais pas.
Il y avait urgence à trouver la brèche,
et briser ces châteaux de mots.
Faire usage de ces ruines.
Les découper en mille et un fragments.
M’approprier ces belles pierres,
jusqu’à les fondre dans ma batisse.
Avec ces pierres de forteresses,
j’ai construit mon propre chateau,
sa tour et ses murailles imprenables.
Sa porte en ogive,
et sa vue au delà de l’horizon.