Joël Kérouanton
  • Écrivain
  • Atelier Écrire dans la ville

Salut les affamés,

Voilà le traditionnel, l’habituel exigé des labos, vous en piaffiez d’impatience, si si, on la sent d’ici, cette envie de donner, de créer, à des kilomètres, ça dégouline de la bouche en minces filets de mots baveux, ça réveille la nuit comme une sale fringale, ça vous grignote l’intérieur comme un vieux ver solitaire, jusqu’à quand ce martyr ?

Foncez au Vent Se Lève ! étancher la soif insatiable qui ronge, puiser l’eau vive, inspirante, pour en finir avec votre crainte de la page blanche, vendredi 18 mars à seize heures tapantes. Venez plonger en eaux profondes, boire jusqu’à plus soif et goûter à tout, ce qui viendra à vous, ce qui naitra en vous. Dites adieu à ce plat bourratif, vous savez, celui qui vous donne des maux d’estomac rien qu’à y penser, et bonjour, bras grands ouverts, à ces bouffées d’air éternellement passagères, ces lectures qu’on voudra bien vous faire et que vous donnerez aussi.

C’est l’occasion de dire l’écrit ; crachez au micro ce qu’il faut sortir, des textes à vous, des textes de vous, personne n’en connaitra la provenance, mais tout le monde y goutera. Qu’il s’agisse d’une bronchite remontant des profondeurs, d’une note salée ou d’un joyeux tajine convivial, rien n’en sera dit, à moins d’aller ensuite questionner en aparté, ou jeter un œil là où on aura bien voulu écrire la source. Préparez vos estomacs, à chaque heure son nouveau plat.

Entre temps, une digestion en solitaire ou à plusieurs vous sera gracieusement accordée, pour rebondir, un plat est parfois meilleur réchauffé, ou retourner à votre propre tisane littéraire, délaissée durant ces dix minutes de dégustation. Souvenez-vous des formes hybrides, du dialogue surtout, et d’une écriture du ressenti quotidien, une perception corporelle, un vécu. Et, si gavé comme une oie il vous prend l’envie de vomir, filez au défouloir à côté pour vider votre intérieur sur les murs, en y mettant les doigts, et un stylo, histoire de donner une forme à votre épanchement.

Les réjouissances se prolongent le samedi, mais ce sont de vraies noces de Cana ma parole, durant lesquelles, miracle, on sortira le vin nouveau des vieilles jarres usées que nous sommes, Le Livre Imaginaire. Nous cultiverons cette vraie-fausse rencontre littéraire sur un vrai-faux livre écrit par un vrai-faux auteur, et ouvrir la performance aux curieux vers seize heures. Cela prendra la forme d’une discussion littéraire publique (http://www.leventseleve.com/agenda/voir/2736), durant laquelle auteur et lecteurs se retrouveront, en présence de modérateurs, pour parler d’un livre comme s’il venait d’être publié, en discuteront les pourquoi et les comment. Ainsi, ils le créeront ensemble, dans un jeu perpétuel avec les codes et les figures du discours littéraire. Réveillez vos talents d’acteurs, il va falloir relever le corps engourdit et surprendre les papilles sans la moindre recette de cuisine…

Vous pensiez vous en tenir là ? Mais ce serait manquer la pièce montée ! Que ceux ne pouvant se priver de caramel craquant déversé sur sa montagne de choux préparent leur petite cuillère pour un after culturel, à ce jour encore indéterminé…si une quelconque proposition vous vient à l’esprit, n’hésitez pas !

À vos serviettes, couteaux, fourchettes et fil dentaire, ça va mastiquer sévère.

MC Clim & MC Joël