Emission de radio « Do you hack me : hacker la psychiatrie (avec Philippe Bichon et Joël Kérouanton). Philippe Bichon est responsable d’un service de psychiatrie à l’hôpital de la Borde, et travaille étroitement avec Jean Oury. Ecouter : ici
Sur le site du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, le concepteur de l’émission, Pascal Hérard, évoque ce qu’est pour lui la curieuse expression « hacker la psychiatrie »… : ICI
Durant l’émission, il est évoqué, entre autre, le travail d’écriture autour de l’ouvrage « Trouble 307.23 » et les rencontres « écrire en turbulences » organisées par la Maison des écrivains et de la littérature et l’ESAT/SAS Chapiteaux-Turbulences
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>Emission de radio : Hacker la psychiatrie (avec Philippe Bichon et Joël Kerouanton)
30 octobre 2011
Par Collectif des 39
Do You Hack Me ? : hacker la psychiatrie, le 28 octobre à 16h
Do You Hack Me sur Radio Libertaire (89.4 FM sur Paris) a toujours prétendu parler du hacking au sens large et cette quatrième émission est là pour démontrer que beaucoup de hacks sont possibles, même dans un domaine comme celui de la psychiatrie.
Le hacker est un passionné qui cherche à pratiquer une technique autrement, à la comprendre, à lui faire faire autre chose. Hacker est un art, l’art du bidouillage au sens noble, c’est à dire d’oser démonter, regarder en profondeur une pratique, une technique. Hacker c’est chercher pour bidouiller, c’est à dire changer quelque chose pour que cette chose soit au plus près de nos besoins réels, pas à un besoin déterminé par d’autres. Hacker est aussi dépendant d’une éthique, “l’éthique hacker” qui contient en substance les concepts suivants : Passion, liberté, conscience sociale, vérité, lutte contre la corruption, lutte contre l’aliénation de l’homme, égalité sociale, accès gratuit à l’information (liberté de savoir), valeur sociale (reconnaissance entre pairs), accessibilité, activité, soucis de responsabilité, curiosité, créativité.
Hacker la psychiatrie, c’est aborder la personne en souffrance psychique autrement que sur le registre de la maladie et du diagnostic. C’est aider la personne à “soigner” cette souffrance en offrant des champs d’expériences et de relations différents : par la parole (psychothérapie institutionnelle), l’art (théâtre, psychodrame, musique, écriture, danse, arts plastiques), les échanges quotidiens (cuisine, ménage, fêtes). Et comme il y a «hack», il y a techniques, approches méthodiques, réfléchies, donc thérapeutiques, avec l’aide des médicaments adéquats quand ils semblent nécessaires. Mais sans improvisations ou expérimentations hasardeuses. Hacker la psychiatrie, c’est respecter l’homme ou la femme qui subit sa folie, c’est comprendre et faire comprendre cette folie, aider à la dompter. Pas tenter de l’éradiquer.
Nos deux invités, Philippe Bichon et Joël Kerouanton sont respectivement psychiatre et écrivain. Mais pas seulement, et au delà de leur “titre”, ce sont des professionnels qui n’abordent pas les personnes en souffrance psychique avec le “logiciel” officiel. Ils vont nous aider à comprendre comment et pourquoi il est important de hacker la psychiatrie qui, avec les lois sur les soins sans consentement et les approches cognitivo-comportementalistes est devenue une machine froide qui prétend guérir les individus au “cerveau défaillant”, génétiquement prédisposés aux maladies mentales…