Article paru le : 1 septembre 2007, sur proposition du quotidien L’Union (Champagne-Ardenne-Picardie), qui demande à des écrivains et artistes de suivre pour le journal l’actualité d’une semaine.
SAMEDI « Un projet de loi est annoncé chaque semaine en fonction de l’actualité. La politique devient une affaire de com’ et le citoyen ne sait plus que penser devant cette avalanche d’informations. Alors, ce week-end, je fais mon « Philippe Katerine », je coupe le son. Ni radio ni journal. Il ne reste plus qu’à attendre le chaos — à ce rythme-là, ça ne saurait tarder — et lire « Un nid pour quoi faire ? », le dernier roman d’Olivier Cadiot où le roi recrute un conseiller en stratégie pour « remuscler son image ». »
DIMANCHE « Soleil, soleil, soleil… Enfin ! »
LUNDI « 11.000 postes en moins en 2008 dans l’Education nationale, les pratiques artistiques et la littérature en danger… Ce jour, c’est au tour de l’école maternelle d’être remise en question… Je regarde mon fils Jules, âgé de 6 ans, jouer près de moi. Comment s’intégrera-t-il dans cette société utilitariste ? Le salut est dans l’imaginaire, dernier espace incontrôlable. »
MARDI « Chuuut ! Silence. Je lis. »
MERCREDI « Alors que les rafles de sans-papiers s’accentuent, petit rappel : 30 sans-papiers nettoyaient les plages de Belle-Île-en-mer après la catastrophe pétrolière de l’Erika. »
JEUDI « Chuuut ! Silence. J’écris. »
VENDREDI « Une pléthore de chantiers prioritaires à la rentrée, mais toujours rien sur les droits d’auteurs des écrivains, scénaristes et auteurs de livres… Avec l’arrivée imminente de l’encre et du papier électronique réinscriptible, des centaines de milliers d’ouvrages disparus des circuits commerciaux vont bénéficier d’une seconde vie. Cependant, si un soutien public n’advient pas prochainement, le livre est amené à suivre le même chemin que le CD et la vidéo. Dans ce cas, certains libraires ont quelques soucis à se faire. Pour l’instant, ça va encore, alors je poursuis ma lecture du sarcastique Olivier Cadiot. Extrait : « On n’est plus roi aujourd’hui si on ne combine pas l’ensemble des couches sociales. Il faut devenir une résultante de tous, voyez, comme on se fait un milk-shake (…), oui, on écrase les désirs de chaque classe en un seul jus de banane fraise, comme ça, on aura une théorie de gouvernement pour tous… ». »